PLACE JEAN JAURÈS
La première place du marché se situait près de l'église Saint-Martin. Toutefois, vers 1740, Charles de Rohan, Prince d'Épinoy, décide de créer sur ses terres une place ayant la forme d'un carré parfait. La place n'accueillit que peu d'habitations au début. De même, les Carvinois « boudaient » ce nouvel emplacement du marché. Le Prince fit ainsi rendre par le Conseil d'État le 14 août 1742, un arrêt ordonnant que les foires et les marchés se tiendraient dorénavant sur la « Grand Place » et non plus sur la place aux chevaux. Cela provoqua le mécontentement des marchands et forains car l'endroit leur semblait trop grand et trop éloigné de chacun des bourgs. La création de cette place privait les habitants des pâturages communaux. Dès 1743, ils entreprirent des pétitions. Elles étaient signées par des centaines de commerçants (du village ou non) et d'habitants de Carvin-Épinoy. Mais le Prince eut le dernier mot.
A cette époque, les différentes marchandises étaient présentées dans des zones spécifiques : les légumes et les fruits d'un côté ; le blé, les oléagineux et les féveroles, d'un autre ; les porcs sur un troisième quart ; et enfin, l'orge, le seigle, les lentilles et l'avoine. Le logo de Carvin, formé de 4 carrés, rappelle cette disposition.
Cette place a toujours eu une vocation commerciale grâce à son emplacement géographique, sur l'axe Arras-Lens-Carvin-Lille. On y retrouve encore l'emplacement des commerces vieux de plusieurs générations :
- la pharmacie est la maison du dernier représentant de la famille « Robespierre » : Eugène de Robespierre, mort en 1900. À cette époque, l'établissement était déjà une pharmacie,
- le café Bellevue servit de foyer à l'armée allemande durant la première Guerre mondiale. Il devint le café Bellevue en 1924,
- l'ancien bureau de poste,
- le pressing appartenait à la famille Malbezin. Pendant la première Guerre mondiale, il servit de salle de spectacle. Le bâtiment accueillit aussi combats de coqs et combats de catchs.